samedi 18 octobre 2008

Test d'évacuation

J'ai du participer à un test d'évacuation, cela fait quelques jours maintenant et quand j'y repense cela me fait doucement sourire.

Toutes les personnes qui sont chargées d'un secteur sont prévenues par mail environ une semaine à l'avance. Ce qui nous fait environ vingt-cinq personnes qui connaissent la date et l'heure exactes de l'évacuation. Mon secteur comprend six salles et un w.c. à vérifier, rien de gigantesque.

Le jour J.
Comme tout le monde j'attends que l'alarme incendie retentit pour enfiler mon blouson et de jouer à "vous sortez siouplaît".
Dix minutes avant l'heure prévue, j'entends des bruits de troupeaux qui se déplacent vers le bas du bâtiment. Tellement bizarre que je me suis même demandé si je n'avais pas entendu la sirène.
Puis pile à l'heure la sirène se déclenche, ça te casse bien les oreilles cette saloperie. J'enfile mon blouson et je vais vérifier les salles.
Un étudiant vient me voir avec l'air un petit peu blasé.

- Faut vraiment évacuer
- C'est un test d'évacuation mais jouez le jeu, plus vite ce sera fait et plus vite vous reviendrez.

J'en vois un deuxième qui prend le chemin de la sortie. Je vérifie les salles et elles sont toutes vides, ainsi que les chiottes. J'ai plus qu'à descendre tranquillement.

Lorsque je suis dans la cour le haut-commandeur du site me dit que j'ai mis du temps à sortir. Sur leur papier à la con il est dit que l'évacuation doit se faire dans les cinq minutes. La sirène une fois déclenchée te casse les oreilles pendant cinq minutes et lorsque le rigolo m'a parlé elle était encore en fonction.

Quelques minutes passent et la vie peut reprendre, sauf pour les responsables de secteur. T'as une feuille à remplir pour dire que t'es content ou le contraire.
Tout le monde est réunit et on commence par "comment ça se fait que beaucoup de gens étaient déjà dehors avant la sonnerie".

C'était amusant à voir car tout le monde faisait l'étonné. Je crois que c'est l'exercice le plus bidon que j'ai pu voir. Il est décidé d'en refaire un dans les prochains mois mais il sera imprévisible. Je parie qu'il y aura encore des fuites.

J'ai perdu du temps à les écouter et à la fin le haut commandeur se barre alors que j'aurais bien aimé qu'il m'écoute. Il y a juste "tu tombes bien" qui veut bien tendre l'oreille pour mes recommandations.

Je sais qu'il y a une porte coupe-feu qui est bloquée à cause d'une prise réseau qui se trouve au plus mauvais endroit qu'il puisse exister. L'architecte devait avoir bu ce jour-là...
Si elle est utilisée c'est que l'on ne peut pas faire autrement malheureusement et "tu tombes bien" a du mal à comprendre le pourquoi du comment. Cela fait un an que le problème existe, j'avais fait la demande d'intervention par mail aux personnes compétentes (pas qu'une seule fois) et depuis j'attends.

- Mais je croyais que c'était résolu cette histoire.
- Oh que non...
- On fait quoi alors ?
- Faut que le service informatique se bouge.
- Mais qui doit être prévenu ?
- Ben le service informatique...
- Mais qui ça ?
- Ben les responsables du réseau, le service info ! Je t'ai déjà prévenu, j'ai déjà fait la demande il y a longtemps, plusieurs fois et on ne m'écoute pas.
- Ben on va attendre
- Après ou avant la prochaine évacuation ?



Je me souviens qu'une fois j'étais affecté sur la zone où doit se déployer théoriquement les pompiers.
Le truc amusant c'est que tout le monde se fout de ta gueule quand tu leur demandes d'aller plus loin. "C'est juste un test, pas besoin d'aller jusque là..." et d'autres conneries du genre.
Même la haute sphère de la direction s'était placée sur la zone interdite.

A la fin de l'exercice une de la haute sphère vient me voir avec le sourire et me sort "ben alors, on évacue pas les gens où il faudrait". Pouffiasse.

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